MI RACCONTI LA TUA STORIA : « Lily, debout. Accélères, je te rappelle qu'on doit aller à ce truc sur, je ne sais pas trop quoi. Et t'as plus qu'une heure pour te préparer. » Ouais, si tu le dis. « Hmm. » J'enfonce ma tête dans les coussins, je veux dormir, rien d'autre. « LIVIA. LÉVE-TOI. » Il me lance quelque chose dans la tête... J'ai envie de le frapper, mais je n'ai pas du tout envie de me lever, donc je ne réagis pas. Le grand abruti qui me gonfle en ce moment ? Marzio, mon grand-frère qui n'a qu'un an de plus que moi. Il est gentil, mais un peu trop chiant par moment. « Bon bah tant pis, je dirai à tout le monde que t'as pas voulu te lever, espèce de malpolie. » Je lève la tête vers lui. « Ferme ta bouche, espèce de crétin. » que je lui dis, pour qu'il me foute la paix. Il part pas, c'est de famille, de faire chier un maximum les gens pour qu'ils cèdent, mais ça ne marchera pas avec moi. Pas aujourd'hui, je n'en ai pas envie. Il se pose à côté de moi sur mon lit, alors que j'ai reposé ma tête sur mon coussin pour me rendormir tranquillement. « LIVIA CINZIA ACHENZA, DEBOUT, TOUT DE SUITE ! » il vient de hurler ça dans mon oreille. Je tombe de mon lit, bordel mes tympans. Je lui lance un regard noir et je le vire de ma chambre, après m'être levée. Ce qu'il peut être chiant par moment. Je passe ma main dans mes cheveux, toc que j'ai depuis toujours.

Mon téléphone vibre, je me dirige vers lui et je l'attrape. Bianca vient de m'envoyer un sms, qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi elle m'envoie un sms aussi tôt ? Un nouveau en ville ? Dans le quartier ? Voisin ? Je regarde par la fenêtre, je vois une voiture devant la maison qui se trouve à côté de la mienne. Brun, grand, sexy. Ça doit être le mec qui fume une clope à côté de la voiture. Je lui réponds qu'il est pas mal. Elle répond vite aujourd'hui. Elle est choquée que j'ai pu dire qu'il est juste pas mal. J'ai un copain moi madame. Ma parole, elle a vraiment tendance à oublier cette petite partie à chaque fois qu'on croise un beau mec, ce qui a le don d'énerver Alesso, mais c'pas grave. Il a l'habitude à force. Quelqu'un sonne. Je descends en pyjama, de toute façon j'm'en tape. J'ouvre la porte et Bianca entre. « Je t'en prie, entre. » Elle me sourit, je lui rends son sourire. Bianca, ma voisine depuis toujours, ma meilleure amie depuis le bac à sable. Elle sait tout sur moi, c'est drôle, mais même quand j'suis pas bien et que je le cache, elle le sait quand même. En même temps, une meilleure amie, ça sert à ça. « Bon alors, je t'explique : c'pas parce que t'as un mec que tu peux pas avouer que notre nouveau voisin est vraiment canon. » Je ne vais certainement pas lui donner raison, parce que sinon elle va être trop fière d'elle. « Mouais... s'tu le dis. » Je la regarde et je me mords la lèvre inférieure. Elle a l'air complètement désespérée, à cause de mon comportement surement. C'vrai que le voisin est plutôt pas mal du tout, mais non. Je ne vais pas le mater, j'ai mieux à faire. « Menteuse. » Moi ? « Pourquoi tu dis ça ? » Elle me regarde et soupire. « Devines espèce de brunasse. » « Je te merde, non mais oh. » Elle me fait un grand sourire. « Moi aussi je t'aime. » Y a des moments, j'ai envie de la tuer, mais je le fais pas, parce que si je le fais, je me ferai tuer par Calliope et j'ai pas forcément envie de me faire tuer par la naine. Puis Alessio m'en voudrait aussi, elle nous manquerait la blondasse. C'est tellement beau ce que je dis, je m'impressionne moi-même. « Ce soir tu fais quoi ? » je lui demande ça normalement, techniquement là, je devrais être à une exposition avec ma famille, mais vu que j'me suis pas réveillée, j'y suis pas et c'est très bien comme ça. « Apparemment y a une fête, chez les Spinosa, y aura tout le monde, tu viens ou pas ? » Je la regarde et je réfléchis. « Je viens. »

On arrive à la fête, Bianca, Alessio et moi. La plupart du temps qu'on va quelque part, on y va tous les trois, c'est ça d'être meilleurs amis. Évidemment y a pas mon frère, ni la naine, mon frère a mieux à faire et la naine est trop jeune (ou pas hein, mais on va dire qu'elle l'est). Bref, on fait la bise aux gens qu'on connait, parce que nous sommes des adolescents polis, là encore je pourrais dire : ou pas, mais je vais me retenir. Si je devais décrire la maison des parents de Falco Spinosa est, je dirais : grande, magnifique et luxueuse. Un peu comme toutes les maisons de la ville, mais celle-là, c'est la plus adaptée pour faire la fête.

Je parle avec Bianca et Alessio, on est posé dans le canapé, comme des loques. Bianca me donne un coup de coude. « Quoi ? » Elle me fait un signe de tête vers l'entrée, le nouveau, je tourne la tête vers elle et je la vois s'éloigner pour aller danser avec Alessio. Salope, je la déteste, elle vient de me planter, pour aller danser avec son meilleur ami comme une folle. Y a des moments, où je dirais que Bianca et Aless' feraient un beau couple, mais je me retiens, parce que si je dis ça devant eux... je pense que j'me ferai tuer et vu que j'ai carrément pas envie de mourir, je me retiens. Je finis le verre d'Alessio et je sens qu'il y a quelqu'un qui vient de s'asseoir à côté de moi. Non, le canapé est à moi, personne peut s'asseoir à la place des deux autres. Je tourne la tête pour voir qui est l'intrus et je vois le nouveau voisin, en train de me regarder, un verre de vodka à la main. « Tiens, mon nouveau voisin, c'quoi ton prénom ? » Quoi ? Je lui ai pas dit de partir ? Bah non, je vous l'ai dit : je suis polie. Pourquoi il me regarde comme ça ? J'aime pas qu'on me fixe. « Matteo et toi ? » il me tend sa main avec un putain de sourire. « Livia. » Je lui rends son sourire et je lui serre la main, je sais, je lui ai donné mon premier prénom, celui que j'utilise le moins souvent... c'est celui qui m'est venu à l'esprit tout de suite, alors fuck hein.

J'sais pas vraiment comment ni pourquoi, mais j'me retrouve en train de danser avec Matteo. Normalement je devrais pas danser avec lui comme ça, j'ai même jamais dansé comme ça avec Esteban. Mais merde quoi, ce mec me fait plus d'effet que Benny, il a ce regard qui... ouais, mais non. Faut pas que j'pense ça, j'veux dire : non. J'aime Benny et personne ne peut changer ça. C'pas un nouveau qui va foutre la merde, alors que j'suis avec Esteban depuis que j'ai... treize ans. Je sais pas ce qui me prend, vraiment pas. J'le prends par la main et on se retrouve dans une des chambres de la villa. J'l'embrasse, hésitante, j'devrais carrément pas faire ça, mais... ce mec, il a un truc. J'sais pas, j'ai jamais ressenti ça. Cette envie de le connaître, de savoir qui il est, de l'embrasser. Bordel, pourquoi ça me fait ça ? Il pose sa main sur ma joue alors que j'entoure son cou avec mes bras. « On ne devrait pas faire ça. » que je dis doucement. « Je sais. » il m'embrasse, je me laisse faire. Je sens ses mains sous mes fesses, d'un coup je décolle du sol et j'enroule mes jambes autour de sa taille. Je me retrouve allongée sur le lit, Matteo sur moi. On continue de s'embrasser, je peux pas me résoudre à arrêter là. Je peux, j'y arrive pas... j'veux pas. J'sais que j'vais regretter d'avoir fait ça à Benny, mais pour l'instant, j'évite d'y penser. J'suis quand même sur le point de faire ma première fois avec un mec que je connais depuis quoi ? Une heure. Je ne suis jamais allée jusque là avec Benny, même si ça fait quatre ans qu'on est ensemble. Va falloir m'expliquer ce qui peut bien se passer dans mon cerveau. Il m'embrasse dans le cou et je lui enlève son t-shirt qui se retrouve parterre à côté du lit, tout comme le mien à présent. J'sens ses mains sur mes côtes, mon ventre et je frissonne comme pas permis. Mon soutient-gorge rejoint nos t-shirts et quelques secondes plus tard, c'mon pantalon qui va les rejoindre. J'passe ma main derrière son cou et je tire son visage vers le mien, j'l'embrasse, alors que mon autre main parcoure son torse. Je lui défais la braguette de son jean et il m'aide à lui enlever. Il me prend dans ses bras et il me rapproche de lui, j'sens son parfum et pendant un moment j'arrête de respirer tellement il sent bon. J'lui enlève son caleçon, pendant deux secondes on se regarde dans les yeux, j'l'embrasse, j'crois que ça voulait dire : feu vert. Ma petite culotte termine par atterrir sur la pile que forment nos fringues. Il commence par faire des vas-et-vient lents, je soupire, j'l'embrasse de nouveau, merde pourquoi ce mec me fait autant d'effet ? Je le connais même pas, enfin si, je sais qu'il s'appelle Matteo et que c'est mon voisin. J'vais donc le croiser tous les jours, super non ? J'sais pas vraiment c'que j'vais dire à Benny demain... j'sais même pas si j'lui dirais. Si j'lui dis, ça va lui faire trop mal et j'ai pas du tout envie de faire du mal à Benny. Matteo accélère ses mouvements de bassin et il m'embrasse passionnément, puis il descend vers ma joue, mon cou et je frissonne encore. J'ai jamais autant frissonner de toute ma vie, sans rire. J'devrais vraiment pas être en train de faire ce genre de choses avec mon nouveau voisin, mais... j'peux pas résister, j'veux pas résister.

MI RACCONTI LA TUA STORIA : J'me réveille lentement, la tête sur le torse de... merde, merde, merde. Je me lève le plus doucement possible pour ne pas réveiller Matteo. Bordel de merde qu'est-ce que j'ai foutu ? Je me demande sérieusement si j'ai pas des problèmes mentaux. J'attrape doucement mes sous-vêtements et je les mets discrètement, en faisant le moins de bruit possible. J'veux pas le réveiller, sinon j'suis grillée. J'mets mon pantalon sans faire de bruit et mon t-shirt. Je sors de la chambre sur la pointe des pieds, mes chaussures à la main. Je ferme la porte de la chambre derrière moi, thanks god je peux partir en toute tranquillité. Enfin non, faut pas que je me fasse choper par Falco Spinosa. Je prends mon téléphone qui se trouve dans la poche de mon pantalon, je compose un numéro que je ne connais que trop bien. « Allo ? » « Alessio, pitié viens me chercher. » « T'es où ? » « Devant chez les Spinosa. » « J'arrive. » Je raccroche et je descends les escaliers sans faire de bruit. Je sors de la maison et heureusement personne ne m'est tombé dessus. Si je n'ai pas appelé Marzio, c'parce qu'il m'aurait engueulé et j'ai pas vraiment besoin de ça maintenant. Alessio arrive, il ouvre la porte de la voiture, j'entre dedans. « Merci Aless'. » « De rien, mais t'as foutu quoi hier soir ? » Je le regarde et je baisse les yeux... « Une connerie. » Il me regarde, non il me fixe. Il change de regard, le genre de regard que j'aime pas trop. « Putain de merde, dis-moi que t'as pas fait ça. » J'baisse une nouvelle fois les yeux et Aless' a pas l'air content, il dit plus rien maintenant et moi non plus. J'sais pas quoi dire, on arrive devant chez lui et je descends de la voiture. On entre et je vois Bianca assise sur le canapé, en train de jouer à la play. « Oh la geek, j'suis là. » J'lui dis ça en éteignant la télé. « PUTAIN TU FAIS CHIER, J'ÉTAIS SUR LE POINT DE GAGNER. » « J'm'en tape complètement. » que je lui dis avec un grand sourire. Elle me regarde méchamment. « Devines ce qu'elle a fait hier soir ! » dit Alessio sur un ton que j'aime pas. Bianca me regarde, après avoir fixé un instant Aless'. Merde. J'suis cuite. « Oh non ! Tu t'es fait le voisin ?! Bravo. » Elle explose de rire, je la regarde. « C'pas drôle. » je dis ça en même temps qu'Alessio, elle nous regarde et d'un coup ses yeux s'éclairent. « OH PUTAIN ! MERDE, CINZIA ! TU GÈRES VRAIMENT PAS ! T'AS PENSÉ A BENNY ? » Je baisse les yeux, sur le moment, pas vraiment non... je culpabilise maintenant. « Je... puis c'est de ta faute de toute façon. » que je dis en regardant Bianca. C'est elle qui m'a laissé toute seule avec lui. C'pas de ma faute si ce mec dégage un truc trop fort. C'pas de ma faute si j'ai jamais ressenti ça avant. « MA FAUTE ? NON, MAIS ON AURA TOUT VU. » Je me pose sur le canapé et j'regarde parterre. « C'toi qui m'as laissé toute seule avec lui. » « Donc toi tu te tapes tous les mecs avec qui tu restes plus de dix secondes ? » Ça c'était petit, très petit. « Touchée. » que je dis en regardant Alessio. Il est con parfois lui aussi. « Bon, pourquoi t'as fait ça ? » me demande Bianca en se posant à côté de moi. « J'sais pas, il avait ce truc. Un truc que Benny a pas. J'sais pas il... c'était pas pareil que Benny. » j'dis ça en regardant Bianca, j'sais pas comment décrire l'effet que Matteo m'a fait. J'sens toujours le regard mauvais d'Aless' sur moi et j'me tourne vers lui. « Arrêtes de me regarder comme ça, tu veux ? »

MI RACCONTI LA TUA STORIA : underco.

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